Conférence littéraire: Une autrice vient de réaliser le plus grand exploit qui soit; écrire 52 livres en une année. Mais la voilà qui réalise que personne n'a lu ne serait-ce qu'une ligne de ses bouquins. Elle se retrouve alors confrontée à la vacuité de son oeuvre, de son exploit, de tout exploit.
Ce seule-en-scène ébouriffant clame haut et fort la poésie de l'absurde de nos vies et relève le courage
de la fuite. La Cie du Jeu de Paume se lance dans la création d'un théâtre de rue doux et déterminé. Et c'est de vous qu'elle a besoin pour y arriver!
De quoi traite ce projet?
Durant l'été 2022, notre recherche, partie des héro.ïne.s grecques et de leur fâcheuse tendance à mal finir, s'oriente peu à peu vers les rêves de gloire et de grandeur qui semblent mouvoir chacun.e d'entre nous.
Au fil de notre recherche nous découvrons l'histoire de Bernard
Moitessier, un navigateur français, qui au sommet de sa gloire,
alors qu'il était annoncé vainqueur par tous, abandonne la course
du Golden Globe Challenge, et continue à naviguer sans autre but
que de rejoindre l'océan Indien, suivant son désir. La même
thématique de l'abandon contre tout prétendu bon sens nous est
également transmise par le ‘'refus de parvenir'' un courant de
l'anarchisme qui établit un refus de l'ascension social et
économique, théorisé par Marianne Enckell, responsable du Centre
International de Recherche sur l'Anarchisme à Lausanne, dans le
livre éponyme que nous découvrons au même moment. Finalement,
cette thématique nous est également amenée par différent.e.s
rencontres, qui nous racontent comment iels ont laissé tomber leur
empire entrepreneurial pour devenir tenancier de bar ou nous
filent sous le manteau le contact d'un certain Aurélien,
responsable de l'appel à la démission à la prestigieuse
université de Paris Agrotech en 2021.
Peu à peu, notre regard sur la fuite et l'abandon change. Au
lieu d'y voir quelque chose de lâche, nous y voyons une réponse
à l'absurdité de la vie, à la vacuité de tout but et de toute
gloire. Mais quelle est la place du bonheur, et où y a-t-il encore
de l'espoir dans l'abandon face à la vacuité de nos actes ?
Autrement dit, y a-t-il une possibilité de bonheur ou d'espoir
dans la fuite ? Et quel sens à cette fuite ?
Peut-on en faire une éloge? Voilà la thématique proche de nos
cœurs et que nous jugeons nécessaire de porter sur la place
publique, la vraie, aujourd'hui.
Au-delà de toute ambition artistique, le projet naît aussi
d'une envie plus idéologique ; sortir des carcans institutionnels,
des théâtres aux programmations serrées et renouer avec le
plaisir et la nécessité du jeu. Aux salles closes, nous
préférons la rue vivante et peuplée. En mars 2021 paraît un
article signé Jérôme Favre, metteur-en-scène Français, dans
l'hebdomadaire lundimatin. L'article, au titre tapageur ''Nous
n'occuperons pas (seulement) les Théâtres'', commençait ainsi :
‘'Plutôt que
d'installer nos réalités malades dans les théâtres vides, [...]
nous préférons déplacer nos fictions dans le réel, déployer
nos mondes dans le monde, aspirer à l'augmenter de nos désirs et
de nos rêves.‘'. Près de deux ans plus tard, l'appel émis par
cet article nous reste en tête et nous cherchons aujourd'hui à
y
répondre.
Pour cette pièce, nous ne jamais sacrifier le divertissement au
profit de l'idée, et ne jamais perdre le
sens au milieu des rires. Il nous semble que même les questions
les plus hautement philosophiques
peuvent être mises en action et en situation, et qu'elles se
prêtent dès lors à la stylisation comme pour
en extraire le suc et l'offrir, rocambolesque ou poétique, à
l'appréciation du public. Nous croyons que c'est parce qu'il y a
réjouissance qu'il peut y avoir un propos, nous croyons en la
force des larmes et en la puissance des rires ; nous croyons au
tragicomique. Pour les mêmes raisons, nous menons une
recherche qui vise à faire se rencontrer le clown et le théâtre.
Nous nous intéressons au clown non pas toujours pour la force du
rire, mais parfois aussi pour celle de sa poésie. Puisque comme
l'écrit François Cervantes dans Le clown Arletti, 20 ans de
ravissement :
‘'Le clown ne dit pas un poème, il ne fait pas un poème, il
“est” un poème. Il est avec son corps comme l'auteur est avec
le langage. Pour lui, le corps, cet enchevêtrement de muscles de
nerfs et de peau, c'est le langage, et mettre à jour le clown,
c'est mettre à jour le poème incarné, la présence unique de ce
corps, rendre lisible le poème écrit par la vie, inscrit dans le
grand livre.''
Quels sont les buts et le groupe cible?
Vous nous avez peut-être déjà rencontré lors de la tournée
de recherche de 2022. ''Les héroïne.s finissent toustes mal''
s'était alors notamment produit au festival de la Plage des Six
Pompes, aux Galeries du Pichoux à Undervelier et au Festival
Prêt-à-jouer à Fribourg.
Nous cherchons maintenant à passer de la phase de recherche à la
phase de production. Le spectacle que vous avez pu voir en 2022 ne
sera pas celui que vous pourrez voir en 2023! Alors revenez!
Pourquoi faut-il parrainer votre projet en particulier?
Les temps sont durs dans le domaine des Arts de la Scène. Et
cela vaut encore plus pour les jeunes compagnies. -Les compagnies
d'art de rue sont peu reconnues et valorisées par les institutions
susceptibles de financer des projets artistiques. Mais, grâce à
votre soutien, la Compagnie du Jeu de Paume a confiance en la
réussite de son projet et en son aboutissement avec une tournée
d’une trentaine de représentations. L’année passée, lors
d’une tournée de recherche, ‘’Les héro.ïne.s finissent
toustes mal (work in progress)’’ s’est joué vingt-trois fois
entre juin et août. Avec ce projet, la Compagnie est notamment
passée par les festivals renommés tels que La Plage des Six
Pompes et le Festival International des Arts de Rue d’Aurillac.
Elle y a poussé sa recherche et développer son réseau dans le
domaine des arts de rue.
La Compagnie du Jeu de Paume peut donc vous assurez que ces
artistes saurons mener à bien ce projet et ainsi faire bonne usage
de vos généreux dons!
Que se passe-t-il avec l'argent une fois le financement réuni?
Grâce à vos généreux dons, la compagnie pourra porter dans les rues sa nouvelle pièce sans se ruiner. Les artistes seront payé.e.s pour leur travail, les costumes seront beaux, le camion de la compagnie aura le réservoir plein et le personnage sera heureux, peut-être, à la fin.
1000 francs, voilà qui permettraient à la compagnie de payer un lieu de résidence pour la création de son spectacle!
L'obtention de 5000 francs permettraient de financer les résidences artistiques nécessaires à l'aboutissement du projet.
Qui sont les initiateurs du projet?
Le projet est gérée par la Compagnie du Jeu de Paume, une jeune compagnie romande fondée par trois anciens élèves de l'Accademia Teatro Dimitri (TI). Derrière la compagnie se cache la grande manitou qui porte le projet au bout de ses doigts est Nina Giordano (JU).
Compagnie du Jeu de Paume